Confessions d'un salaud
Histoire vraie d'un braqueur, dealer, taulard
«Je suis un salaud. Un bâtard, un vicieux, un enfant rebelle du système. Je suis noir et musulman, mais ce n’est pas ça qui me définit. Je suis le produit d’un contexte, d’un environnement particulier. Ma réalité, je la connais trop bien. Je suis un professionnel de l’économie parallèle. Dans mon quartier, j’impose ma loi. Toujours en alerte sur le terrain, je localise, je repère. Pas question de baisser la garde. Mon seul mot d’ordre : faire du fric sans y laisser ma peau.
J’appartiens à un commando urbain. Dans le secret des cités, nous luttons contre les hommes en bleu. Personne ne peut imaginer ce qui s’y passe vraiment. Chez nous, la violence est une valeur sûre : c’est un outil de travail. Pour se rassurer et vous rassurer, les médias parlent de délinquance. En vérité, notre pays traverse une guerre civile qui ne porte pas ce nom. Je ne cherche pas d’excuses. Je n’ai pas honte de moi. Je représente la marge de cette société, sa marge d’erreur. Cette tranche invisible de la population qui n’a pas de diplômes, qui ne cotise pas, qui n’a ni feuilles de paye ni espoirs de retraite. Une population sans identité, répertoriée sous la mention «cas social» dans les fichiers de l’État. Dans le fond, je sais toujours ce que je fais, mais je ne suis pas sûr de savoir qui je suis.»
Fatou Biramah et Audrey Diwan sont journalistes ; elles ont recueilli cette confession au cours de l’année 2003.
J’appartiens à un commando urbain. Dans le secret des cités, nous luttons contre les hommes en bleu. Personne ne peut imaginer ce qui s’y passe vraiment. Chez nous, la violence est une valeur sûre : c’est un outil de travail. Pour se rassurer et vous rassurer, les médias parlent de délinquance. En vérité, notre pays traverse une guerre civile qui ne porte pas ce nom. Je ne cherche pas d’excuses. Je n’ai pas honte de moi. Je représente la marge de cette société, sa marge d’erreur. Cette tranche invisible de la population qui n’a pas de diplômes, qui ne cotise pas, qui n’a ni feuilles de paye ni espoirs de retraite. Une population sans identité, répertoriée sous la mention «cas social» dans les fichiers de l’État. Dans le fond, je sais toujours ce que je fais, mais je ne suis pas sûr de savoir qui je suis.»
Fatou Biramah et Audrey Diwan sont journalistes ; elles ont recueilli cette confession au cours de l’année 2003.
Genre littéraire
Documents et reportages
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Détails
176 pages - 140 x 205 mm
EAN
9782207255568
Date de parution
Collection